Banques grecques : un assouplissement sur leurs obligations par la BCE

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Jeudi dernier, la BCE (Banque centrale européenne) a annoncé l’assouplissement des obligations apportées par les banques grecques en garantie de leurs emprunts. Autrement dit, la BCE va faciliter l’accès aux liquidités à ces banques, mais cette faveur est toutefois assujettie à une condition à laquelle le gouvernement hésite encore.

12 milliards de plus pour les banques grecques

Grâce à cette décote réduite consentie par la BCE, les banques grecques pourront bénéficier de 12 milliards de plus alors qu’elles viennent de réduire leurs emprunts de 42,46 milliards contre 2 milliards le mois dernier. Malgré cette réduction des emprunts, elles restent très dépendantes de la BCE pour accéder aux liquidités.

La décote à une condition

Si la BCE a tenu à offrir une telle opportunité aux banques grecques, c’est parce qu’elle attend d’elles une contrepartie qui laissent les dirigeants perplexes. En effet, la décote s’accompagne d’une condition, car elle ne sera valable que si la Grèce accepte de rester dans le programme d’assistance. Toutefois, si elle accepte de rester, elle devra aussi accepter les contrôles et suivis stricts qu’impose la « troika » dans le cadre de ce programme. Il faut savoir que la BCE n’est pas la seule à exiger cette condition, mais toutes les institutions composant la troika l’ont décidé. La troika se compose notamment de la BCE, de l’Union européenne et du Fonds monétaire international.

Il faut noter que le gouvernement grec ne s’est pas encore prononcé sur sa décision, mais ce qui est sûr, c’est que cette condition ne fait pas la joie de l’opinion publique grecque. L’hésitation de la Grèce et la menace d’élections anticipées préoccupent alors grandement les investisseurs.

Une forte baisse de la Bourse se ressent

Dans la journée de jeudi, la Bourse d’Athènes a encore perdu 2,22%, ce qui fait qu’elle a perdu environ 13% en seulement trois jours. Malgré cette forte baisse, le gouvernement souhaite se libérer au plus vite du programme d’aide, soit un an d’avance par rapport aux estimations.

Un porte-parole de la BCE a affirmé que cette mesure d’assouplissement n’a rien à voir avec la baisse de la Bourse, même si les deux phénomènes ont coïncidé.

Une sortie de crise prématurée en faveur d’Antonis Samaras

Pour Antonis Samaras, sortir de la crise plus tôt que prévu ne peut que jouer en sa faveur durant les élections présidentielles. De plus, si son candidat remporte la présidence au mois de février, les législatives anticipées seront évitées, car en cas d’échec, les législatives seront anticipées ce qui promet déjà la victoire de la gauche Syriza. Une situation qui ne joue pas en faveur des investisseurs, car rappelons-le, la gauche radicale Syriza est un fervent opposant de la troika.

Une négociation pour une ligne de crédit de précaution

Malgré les inquiétudes de Francfort, Athènes se montre très confiante et selon le ministre des Finances en la personne de Gikas Hardouvelis, la sortie prématurée de la crise est possible toutefois sous plusieurs conditions. En effet, il a précisé que cela serait possible si le gouvernement reste calme, se concentre sur ses objectifs et dispose d’un consensus politique assez large.

Athènes a aussi confirmé qu’elle est actuellement en pleine négociation avec l’Union européenne pour disposer d’une ligne de crédit de précaution. Cette dernière jouera donc les filets de sécurité après que le programme d’assistance internationale aura pris fin. Soulignons toutefois que même si la Grèce obtient ce filet de sécurité, il est peu probable qu’il ne s’accompagne pas de conditions strictes, or c’est justement ce que le gouvernement souhaite aujourd’hui s’affranchir.

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