Santé : l’IMC jugé inapte à juger

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Depuis 1997, année où l’OMS a adopté pour la première fois l’IMC ou Indice de masse corporelle, on s’est tous fié à ce système pour déterminer globalement les risques de maladies qu’on encourait d’après les résultats du rapport poids/taille.

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En effet, pour calculer l’IMC, il faut diviser le poids en kilos par le carré de la taille en mètre. Les résultats vont alors indiquer l’obésité, le surpoids, la normale et l’extrême maigreur. À chacun de ces résultats sont ensuite liés divers troubles métaboliques. L’IMC a alors été retenu comme le meilleur moyen de réguler son poids afin de garder une bonne santé.

Toutefois, son efficacité vient d’être remise en question par des médecins, des chercheurs et des associations d’obèses qui voient en lui un moyen utile pour déterminer l’IMC, mais toutefois inapte à vraiment juger ce qu’il convient de faire ou pas. Cette contestation a été présentée durant les Journées annuelles Benjamin Delessert à l’occasion desquelles ces professionnels proposent une solution plus personnalisée.

Selon eux, d’autres paramètres doivent être pris en compte donc il ne faut plus généraliser les cas comme le fait l’IMC. Parmi ces critères on cite le sexe, l’ethnie et la répartition de la masse grasse au sein de l’organisme. C’est sur ce dernier point que ces professionnels se sont attardés, car à un certain seuil, l’IMC classe une personne d’obèse et pourtant la répartition des graisses n’est pas la même chez tous les obèses. Il peut également affirmer qu’une personne entre dans la normale ou est en surpoids, mais cette dernière peut présenter des amas graisseux non détectés par l’IMC sur certaines zones pourtant sensibles. C’est cette répartition qui favorise ou non le risque de maladies métaboliques.

Il convient alors de bien situer la graisse avant de déterminer les risques auxquels une personne est exposée. Ces professionnels ont d’ailleurs précisé que l’amas graisseux qui se situe au niveau de la hanche entraine des conséquences différentes que celui situé au niveau abdominal ou celui situé autour des organes vitaux. La professeur Anne Dutour-Meyer a alors confirmé que ces graisses mal situées que l’on appelle également graisses ectopiques sont les plus dangereuses pour la santé. De manière globale, les personnes qui ont une forme androïde, c’est-à-dire qui sont jugées normales par l’IMC, mais qui présentent du ventre sont plus exposées aux maladies que celles ayant une forme gynoïde (en poire) c’est-à-dire qui ont des graisses au niveau des hanches. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle de nombreuses personnes obèses sont en bonne santé alors que des personnes normales rencontrent des problèmes métaboliques.

En guise de solution, ces professionnels souhaitent utiliser, en plus de l’IMC, d’autres outils plus précis afin de mieux évaluer le risque cardio-métabolique. Ces outils sont notamment la mesure du tour de taille, la détermination du rapport taille/hanche, les éléments cliniques et biologiques du syndrome métabolique comme le taux de triglycérides.
Bref, ils ne comptent pas renvoyer l’IMC pour de bon, mais à ses résultats seront apportés des études plus approfondies avant de donner des résultats finaux.

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