Vers une reconnaissance du burn-out ?

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Le burn-out se traduit par un épuisement professionnel qui mène souvent à la dépression du salarié. Si les personnes qui en souffrent savent exactement de quoi il s’agit, le gouvernement ne semble toujours pas enclin à le reconnaître comme étant une maladie professionnelle. Un tout petit pas a toutefois été réalisé, mais il reste encore un long chemin à faire…

3,5 millions de Français touchés

En France, on estime à environ 3,5 millions les personnes qui souffrent de ce syndrome d’épuisement professionnel. La majorité d’entre elles n’a plus de vie, se sent vulnérable et fragilisée. Elles ne sont pas vulnérables de nature, comme certains employeurs se plaisent à le croire, mais c’est bel et bien leur situation professionnelle qui les a rendus aussi fragiles. De nombreux témoignages ont été publiés, mercredi 26 mai, dans le journal Libération.

 

Le burn-out : la maladie professionnelle des temps modernes

Avec un nombre croissant de victimes, un sénateur socialiste a qualifié le burn-out de maladie professionnelle des temps modernes dont la seule issue est souvent la dépression. Pour éviter que les cas ne s’empirent, l’homme propose d’un côté, de traiter les effets de cette maladie d’un nouveau genre et d’un autre côté, de s’attaquer à ses causes.

 

Les causes du burn-out

Le syndrome d’épuisement professionnel prend sa source sur les lieux de travail. L’organisation de travail en est souvent la cause majeure que ce soit dans les bureaux ou dans les ateliers. De ce fait, pour y remédier, les entreprises et les chefs d’entreprises ont des rôles à jouer : vérifier les sources d’épuisement et y remédier autant que possible.

 

Des demandes d’amendements dans le projet de loi sur le dialogue social

Benoît Hamon, un député socialiste, a fait du burn-out son combat. Soutenu par trente autres députés, il a déposé des amendements pour que le syndrome soit reconnu comme étant une maladie professionnelle. Il est vrai que le burn-out, étant souvent assimilé à la dépression nerveuse, est déjà pris en charge entièrement par le régime général de la Sécurité Sociale, mais ce n’est pas suffisant pour le député. Pour lui, l’objectif du combat est de faire reconnaître par le gouvernement que le burn-out est bien une maladie professionnelle qui mène à la dépression nerveuse, mais qui n’est pas en elle-même, la dépression nerveuse.

 

Les dépenses doivent être partagées

Selon Benoît Hamon, il est grand temps que les entreprises et les employeurs réalisent leur rôle dans ce syndrome. Une étape primordiale pour que l’Assurance maladie ne soit pas la seule à prendre les frais en charge. Malheureusement, les amendements déposés viennent encore d’être rejetés ce qui ne va pas aider dans la prise de conscience des employeurs.

 

Troisième rejet des amendements

Il ne s’agit pas du premier rejet que rencontrent les amendements, mais le troisième. Le rejet a eu lieu le 27 mai dernier et pour l’expliquer, la commission des finances de l’Assemblée a pris la parole. Selon elle, reconnaître le burn-out comme une maladie professionnelle génèrerait des dépenses publiques en plus alors qu’aucune recette supplémentaire n’a été prévue à cette fin. Alors que le député et les victimes se sont résignés à cette mauvaise nouvelle, un rebondissement survient dans la nuit du jeudi 28 au vendredi 29 mai.

 

Un espoir de reconnaissance ?

C’est dans la nuit du 28 au 29 mai dernier que l’Assemblée nationale a décidé, contre toute attente, d’intégrer les amendements dans le projet de loi sur le dialogue social. Elle a ainsi inscrit dans le projet que « les maladies psychiques peuvent être reconnues comme maladies professionnelles ». Même si rien n’est gagné jusqu’ici, pour Benoît Hamon et ses pairs ainsi que les nombreuses victimes, il s’agit d’un pas, minime certes, mais un pas vers la reconnaissance.

 

Un diagnostic complexe à poser

Si les amendements sont reconnus, la branche travail de la Sécurité Sociale qui est financée par les entreprises devrait payer pour le burn-out. Ce terme n’est jusqu’ici, pas encore reconnu puisque pour de nombreux professionnels, le diagnostiquer est encore trop complexe. Pour le Ministère du Travail, le burn-out se situerait entre le stress de la vie privée et de la vie professionnelle. Il projette d’ailleurs de publier un guide sur le syndrome pour le faire connaître et pour que la prévention contre cette « maladie » soit reconnue au sein des entreprises. Grâce à ce guide, les employeurs pourront mieux comprendre ce qu’il en est, détecter les situations ou les cas à risques et prendre les mesures nécessaires pour ne pas faire empirer les choses.

 

En traitant le burn-out, la société a tout à y gagner, même s’il s’agit d’un investissement non négligeable. Son traitement permettrait moins d’absentéisme au travail, plus de motivations de la part des salariés et moins de salariés dépressifs puisque le syndrome abouti presque toujours à la dépression.

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