Une infirmière détourne de l’argent au sein de l’Assurance Maladie
Il a fallu des années avant de démasquer les magouilles auxquelles s’adonnait une infirmière à l’Assurance maladie. Une coquette somme de deux millions d’euros au moins ont été détournés puis blanchis. Cette fois-ci, on dépasse largement la fraude des cartes bancaires.
Fraudes à la CPAM
Une jolie somme de 960000 euros, avec quatre lingots d’or, a été retrouvée dans un coffre-fort à la banque de Caen. L’infirmière âgée d’une soixantaine d’années va donc devoir s’expliquer sur l’origine de ce pactole dont la valeur totale est estimée à 1.1 millions d’euros. D’après le journal régional Ouest France qui a rapporté les détails de cette affaire, l’argent ne proviendrait pas d’une source légale et serait même le résultat d’une série de fraudes au sein des services publics de santé, notamment la Caisse Primaire d’Assurance Maladie. A Caen, le service régional de la police judiciaire de Rouen, interrogé par Le Figaro, a fourni des explications sur une enquête menée depuis un an. Les enquêteurs déclarent avoir réussi à se mettre sur une piste depuis trois ans, en coopération avec la CPAM. Selon cette dernière, il y aurait plus de cent actes fictifs facturés, ce qui cause des pertes de 400000 à 600000 euros pour l’organisme. Mais l’enquête est loin d’être simple, d’autant plus qu’il faut savoir distinguer ce qui est fraude de ce qui ne l’est pas. Les agents du SRPJ qualifient cette affaire d’ « exceptionnelle », car étant le plus important cas de fraude constaté dans le Calvados. Ceci étant, rien ne dit qu’une part de cette somme soit d’origine légale, mais il semblerait, d’après les recoupements d’informations recueillies par Ouest France, que l’infirmière aurait délivré des factures fictives à la CPAM ainsi que d’autres services. Mais l’opération a duré des années, si l’on en croit les policiers du SRPJ. Pour ces derniers, il s’agit à présent d’approfondir l’enquête et d’effectuer des vérifications.
Des comptes en banque au Luxembourg et en Belgique
Mais les magouilles seraient allées plus loin que cela et une enquête sur le blanchiment et la fraude fiscale est en cours. Il y a des comptes liés à ce détournement en Belgique et au Luxembourg, ce qui, pour les enquêteurs, laisse croire qu’il y a derrière cela une opération de blanchiment d’argent. L’infirmière, retraitée depuis 2014, avait une vie très confortable, sans pour autant se permettre le luxe. Le total des biens, à savoir, les lingots d’or, l’argent en espèces, les soldes en compte mais aussi les biens immobiliers, serait estimé à deux millions.
Malgré cela, il ne s’agit pas là de l’intégralité du patrimoine de l’infirmière, car il s’avère que celle-ci possédait encore près de 15 biens immobiliers loués à des étudiants, locations qui restaient d’ailleurs non déclarées.
Durant la garde à vue au mois de juin dernier, les enquêteurs affirment que l’infirmière a avoué ne pas s’être adonnée à des opérations d’escroquerie. Contrainte à reconnaître les diverses fraudes, elle a toujours déclaré aux enquêteurs que l’argent provenait uniquement des gains liés directement à son travail. Jusqu’ici, la rumeur court sur un procès d’ici la fin de l’année, mais rien n’en est moins sûr.