Épargne : malgré la crise, les Français s’enrichissent
Chose tout à fait étonnante : malgré la crise mondiale, les Français continuaient à s’enrichir, lentement certes, mais sûrement. Les professionnels ont effectivement enregistré une légère progression du patrimoine financier français depuis 2007. Comment cela s’explique-t-il et surtout comment ils ont fait pour s’enrichir alors que les autres s’effondraient ?
Crise = ralentissement de l’enrichissement
Pendant les sept dernières années, l’épargne des Français a su résister à la crise et pour cause : ils ont fait des placements sans risque pour voir leur argent croître lentement au lieu d’être dilapidé. Le seul inconvénient rattaché à cette technique c’est qu’alors même que la crise est sur le point de rendre l’arme, l’épargne française ne profite très peu que de cette reprise. Quoi qu’il en soit, on les félicite d’avoir eu une idée aussi brillante, car si dans le reste du monde, épargner n’a plus été possible en temps de crise, seule la France a pu le faire. Sur le territoire, la crise signifie surtout le ralentissement de l’enrichissement puisque si de 1994 à 2004, le patrimoine global a enregistré 7, 5 % chaque année, depuis 2007, cette progression est descendue à 1, 4 % par an. Une énorme différence certes, mais cela reste quand même une progression en temps de crise soit une véritable prouesse.
Une double cause
Les Français doivent cette progression :
- aux prix de l’immobilier qui sont restés très stable après avoir grimpé d’années en années
- à la composante financière du patrimoine qui n’a augmenté que de 3 % par an
Un enrichissement de crise
Depuis le début de la crise en 2006-2007, les Français arrivaient à épargner jusqu’à 120 à 140 milliards d’euros. Cela a toutefois régressé à 80 milliards d’euros à partir de 2007. Selon Cyril Blesson, associé au cabinet Pair Conseil, il s’agit-là d’une forme d’enrichissement de crise due à une régression du marché immobilier et du crédit. Il explique qu’à cause de l’absence d’injection de ressources financières, il a y eu moins de liquidité et moins de transactions immobilières dans l’ancien.
Les épargnes rémunérées
Durant ces temps de crise, les épargnants ont également connu une rémunération de leur épargne, rémunération plutôt élevée si l’on tient compte du contexte de crise. Ainsi, depuis 2007, le livret A et le PEL continuent de faire des heureux tandis que l’assurance-vie offre une rémunération avoisinant les 2, 5 % en 2014. Comparés à ces placements sans risques, les actions, elles, ne représentent que 16 % du patrimoine financier des Français. Et malgré une reprise du marché, les épargnants restent prudents et préfèrent se raccrocher à leurs placements sans risques, car, aujourd’hui, les Français privilégient la sécurité à la richesse. Et encore, ils ne visent pas une sécurité ponctuelle, mais souhaitent assurer leurs vieux jours avec leurs épargnes. Il n’est donc pas surprenant qu’ils ne soient pas pressés de récolter rapidement des gains.