Assurance chômage, débuts tendus des négociations

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Le vendredi 9 novembre, les négociations sur l’assurance chômage ont finalement débuté.

Lors de l’ouverture des négociations, les partenaires sociaux ont réaffirmé leur désir d’aboutir mais également les lignes à ne pas franchir. Les débuts des négociations s’avèrent difficiles, notamment  suite aux déclarations du chef d’état Emanuel Macron sur le bonus-malus.

La CGT (Confédération Générale du Travail) a été très claire sur sa position. A son arrivée au siège de l’Unédic (gestionnaire de l’assurance chômage) le négociateur de la CGT, Denis Gravouil a déchiré la lettre de cadrage du gouvernement demandant de réaliser 3 à 3,9 milliards d’euros d’économies sur trois ans, devant toutes les caméras.

Les parties doivent se mettre d’accord avant le 15 janvier. En effet, depuis le mois de septembre, l’exécutif avait annoncé clairement aux partenaires sociaux qu’il faudra faire ces économies dans les trois ans à venir, afin d’activer le retour à l’emploi, diminuer la précarité et alléger les dettes de l’Unédic.

Rappelons qu’au cours de sa compagne électorale, Emanuel Macron a promis la suppression des cotisations salariales d’assurance chômage et la baisse des cotisations patronales à l’Unédic. En contrepartie, il a décidé de hausser de la contribution sociale généralisée (CSG). Ces nouvelles réformes ont commencé à voir le jour début 2018.

Des lignes à ne pas franchir !

Assurance chômage

Pour le syndicat des travailleurs : « Il n’est pas question de respecter les économies sur les droits des chômeurs », a réclamé Denis Gravouil. Dans ce sens, il a précisé qu’il venait avec  « ses propositions pour éradiquer la précarité » et qu’il « n’est pas question de respecter les économies sur les droits des chômeurs ». La CGT a été catégorique concernant les  3 et 3,9 milliards d’euros …

Du côté de la CFDT (Confédération française démocratique du travail), la négociatrice du syndicat Marylise Léon a précisé que « le temps était contraint » mais « suffisant » jusqu’au 15 janvier pour faire en sorte de trouver un accorder. Pour son syndicat : « la première ligne rouge est la dégressivité des allocations ».

De son côté, la FO (Force ouvrière), à travers la bouche son négociateur Michel Beaugas, a expliqué qu’il est primordial de « préserver jusqu’au bout les droits des demandeurs d’emploi ». Il a précisé que même si le poste de secrétaire général est vacant à FO, l’organisme avait certainement « un mandat de négocier » et qu’il savait exactement la démarche à entreprendre.

Pour la Confédération des petites et moyennes entreprise (CPME) Jean-Michel Pottier a pointé le doigt sur les « deux épouvantails » de la négociation assurance chômage : « le bonus-malus côté employeurs et la dégressivité côté salariés ». Le représentant de la CPME a signalé qu’« On peut peut-être travailler sur autre chose, comme faciliter le retour à l’emploi. Car si on veut diminuer le coût du régime d’assurance chômage, la meilleure façon est de faire baisser le chômage ».

Du côté du Medef, Hubert Mangon a assuré qu’il « ferait tout » afin que la négociation « aboutisse dans le calendrier », ce qui n’est pas du tout évident vu les couleurs annoncées en ces débuts de négociations.

En résumé, aucun des syndicats, n’est d’accord pour une «  baisse de droits ».

Assurance chômage sur deux niveaux :

Assurance chomage

La première séance a été dédiée à la « philosophie » et « l’architecture du régime » dont le financement est garanti désormais, en grande partie, par les impôts de la contribution sociale généralisée, remplaçant les cotisations sociales salariales.

Les représentants syndicaux se sont penchés sur une proposition du Medef qui constituait de créer une assurance-chômage à deux « étages » : avec une première partie « solidarité » prise en charge par l’Etat et une seconde partie « assurantielle » gérée par les partenaires syndicaux et patronaux.

Marylise Léon de la CFDT a répondu dans ce sens qu’elle n’avait « pas de refus de principe d’un système à deux étages mais beaucoup de questions ».

Les huit partenaires sociaux syndicales et patronales devront se mettre d’accord d’ici deux mois bien que la majorité des négociateurs reste sceptique : « On est là pour limiter la casse plus qu’autre chose », a certifié Eric Courpotin (CFTC), décrivant « une ambiance un peu tendue » durant le début des négociations.

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