Tout savoir sur le cancer de l’œsophage
Le cancer de l’œsophage touche principalement les fumeurs et les personnes sujettes à un reflux gastro-oesophagien pathologique (RGOP). Les hommes de plus de 50 ans sont majoritairement concernés. Zoom sur ce type de cancer et les options thérapeutiques après le diagnostic.
Qu’est-ce que le cancer de l’œsophage ?
Pour rappel, l’œsophage est le long tube qui achemine les aliments et les liquides de la bouche vers l’estomac. Il fait partie du tube digestif. On distingue deux types de cancers de l’œsophage à savoir :
- Les carcinomes épidermoïdes : c’est la forme la plus courante. Ce cancer touche principalement les deux premiers tiers de l’œsophage
- Les adénocarcinomes : plus rare, ce type de cancer se développe au niveau des cellules situées dans le tiers inférieur de l’œsophage
Divers facteurs favorisent le développement de cette maladie. Parmi eux, il y a le tabac et/ou l’alcool, l’obésité, la consommation excessive de viande rouge, une quelconque lésion de l’œsophage, l’exposition aux radiations ionisantes, l’inhalation d’héroïne et d’opium …
L’évolution de ce cancer est subdivisée en cinq stades, partant de 0 (in situ) au stade 4.
Quels sont les symptômes du cancer de l’œsophage ?
Les premiers symptômes de la maladie passent souvent inaperçus ou sont négligés. Voilà pourquoi on ne le diagnostique que tardivement, vers le stade 3, chez la majorité des personnes touchées. Pour ne pas retarder le traitement, il faut savoir reconnaître les symptômes du cancer de l’œsophage. Quels sont-ils ?
- La dysphagie intermittente : cela se traduit par des difficultés à avaler ou à déglutir, principalement lorsqu’on mange des aliments solides. Ce symptôme peut être accompagné de douleurs, de troubles digestifs, de brûlures derrière le sternum et d’éructations douloureuses.
- La dysphagie permanente : lorsque le cancer se situe à un stade plus avancé, la dysphagie devient permanente. Elle s’accompagne souvent d’enrouements, de régurgitations et d’hypersialorrhée c’est-à-dire une salivation excessive.
- La perte d’appétit
- L’amaigrissement et la fatigue
- Le hoquet et une haleine fétide
Attention, l’apparition de l’un ou plusieurs de ces symptômes ne signifie pas forcément que vous avez un cancer de l’œsophage. Ils peuvent se référer à une autre pathologie et peuvent même être passagers. La seule manière pour poser le diagnostic est de suivre des examens médicaux donc adressez-vous à votre médecin qui pourra vous conseiller sur les démarches à suivre.
Pour établir le diagnostic, le médecin tient compte des facteurs de risques, mais pas uniquement. Il doit aussi procéder à une fibroscopie pour voir dans quel état de situe les cavités de l’œsophage. C’est durant cet examen qu’ont lieu les biopsies afin de mener une analyse anatomopathologique. Cette démarche permet d’établir un diagnostic histologique et de déterminer de quel type de cancer il s’agit, carcinome épidermoïde ou adénocarcinome. Une écho-endoscopie haute est ensuite réalisée pour déterminer le degré d’atteinte de la paroi de l’œsophage.
Pour compléter le diagnostic, car ce type de cancer s’étend très vite aux tissus voisins, d’autres examens et un bilan de santé global sont réalisés. Ces derniers visent à évaluer l’étendue de la tumeur et de déterminer les traitements possibles. Parmi ces examens, il y a :
- le scanner thoracique et pelvien
- la scintigraphie osseuse
- l’examen ORL
- l’échographie du foie
- la bronchoscopie
- la radiographie et tomographie thoracique …
Comme le cancer de l’œsophage est dit « de mauvais pronostic », diagnostic tardif, tous ces examens sont nécessaires pour s’assurer de l’étendue de la zone touchée. Ils permettent alors de connaître à quel stade en est la maladie et de déterminer les traitements les plus adaptés.
Comment traiter le cancer de l’œsophage ?
Lorsque le cancer est diagnostiqué très tôt, il est plus facile de le traiter. Le traitement repose essentiellement sur la chirurgie, car il est important de retirer la tumeur avant qu’elle ne touche les tissus avoisinants. Néanmoins, tout dépendra de l’état de santé du patient, du type de cancer, de son étendue et de sa gravité.
Si le dépistage se fait dès le début de la maladie, il est possible de procéder à une résection endoscopique. C’est seulement lorsqu’elle n’est plus envisageable qu’on passe à la chirurgie. En fonction de l’étendue de la maladie et de sa gravité, l’opération va retirer tout ou une partie de l’œsophage. C’est ce qu’on appelle œsophagectomie.
Dans certains cas, les médecins préconisent d’abord une chimiothérapie associée à une radiothérapie avant de passer à la chirurgie. Cela permet de réduire la taille de la tumeur et, par voie de conséquence, l’importance de l’ablation à effectuer.
Un bilan nutritionnel est aussi réalisé, car à cause de la dysphagie, la plupart des patients souffrent de dénutrition. Il est alors important d’optimiser l’alimentation du patient pendant les traitements du cancer de l’œsophage étant donné que le tube ne pourra pas (ou plus) fonctionner comme auparavant.
Pour pallier à la dysphagie, les médecins peuvent mettre en place une prothèse œsophagienne pour maintenir le tube ouvert et ainsi faciliter le passage des aliments. La radiothérapie fait aussi partie des traitements de référence, elle permet de réduire la taille de la tumeur et ainsi permettre aux aliments de passer. Enfin, un support nutritionnel est établi, soit pour traiter une dénutrition déjà en place, soit pour éviter la dénutrition.