Santé : 10% d’accroissement du nombre de cancers professionnels liés aux substances autres que l’amiante
Jeudi dernier, le bilan annuel établi par l’assurance maladie a été soumis aux professionnels du secteur médical et au grand public.
Il apporte une confirmation de deux faits négatifs, à savoir :
- Plus de 80% des cancers professionnels sont liés au contact avec l’amiante, le risque à long terme a été sous-évalué, mais a connu une régression de 3.7%
- On constate une augmentation de 10.33% du taux de cancer lié au domaine professionnel et c’est surtout celui de la vessie qui domine en nombre.
Comment reconnaît-on un cancer évitable de la vessie
L’ARC a pu établir que les cancers de la vessie concernent essentiellement les hommes âgés de plus de 50 ans. Lorsque le diagnostic se fait assez tôt, il est plus facile de traiter la pathologie et de l’éviter. Néanmoins, les risques de récidive sont plus importants, quelques années après le traitement. Sur les 10 000 nouveaux cas décelés par an, 8000 patients sont des hommes. Le cancer de la vessie est le cinquième cancer le plus commun en France. Chaque année, il est à l’origine de 4000 décès.
Le diagnostic est généralement fait à 50 ans, mais les effets de ces cancers s’accroissent de façon régulière. Cela est dû au fait que les méthodes de détection évoluent. Le tabagisme est un facteur aggravant, mais il y a aussi un risque accru lorsque la personne est exposée à des composés chimiques.
Cancer de la vessie : parfois reconnu comme étant d’origine professionnelle
Le cancer de la vessie n’est pas une pathologie uniquement liée au tabagisme important et sur le long terme. Désormais, le fait d’être exposé dans le milieu professionnel à certaines substances (composés aromatiques présents dans les colorants ou teintures, pesticides, synthèses de médicaments, industrie plastique et du caoutchouc) peut également être reconnu comme lié à l’apparition de ce cancer. Ces situations sont aussi facteurs d’augmentation des cancers de la vessie et le fait d’ignorer cette situation ne permettrait pas d’avancer.
Il est admis que l’apport de preuve dans le bien-fondé du lien entre le milieu professionnel et la survenue du cancer n’est pas facile. Le rapport annuel présenté par l’ARC a précisé que cette maladie n’apparaît que plusieurs années plus tard après l’exposition à la substance cancérigène. Le délai d’apparition de la pathologie peut même dans certains cas atteindre 40 ans et il est fort probable que la personne touchée n’exerce plus son activité professionnelle à ce moment-là. Pour arriver aux résultats du bilan, il a fallu mener une enquête entre 2008 et 2014, dans six régions. Dans ces zones, les observateurs ont noté un accroissement du simple au double (cinq à 10) de la reconnaissance à 60% des maladies d’origine professionnelle.
Dans le Plan cancer 2009-2013, certaines actions ont pour but d’améliorer le diagnostic et de favoriser la déclaration en tant que cancers professionnels. Des recommandations sur les bonnes pratiques afin de mieux surveiller médicalement les personnes exposées sont prévues. D’autre part, il y a un projet d’expérimentation de consultations consacrées au cancer professionnel et qui peuvent rendre la détection plus aisée.
Lire aussi : Les actualités sur les dangers de l’amiante