Situation économique : les dirigeants des PME s’inquiètent au plus haut point
Dans le cadre de la 22ème édition du baromètre sur la situation économique en France, l’IFOP s’est penché sur le ressenti des dirigeants d’entreprise. Ainsi, une enquête portant sur les besoins en financement et le crédit a été menée auprès de 400 chefs d’entreprises employant entre 10 et 500 salariés.
Dans la situation d’incertitude actuelle, près de deux tiers des dirigeants de PME redoutent que le Crédit d’Impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) soit remis en question. A l’échelle macro-économique, neuf chefs d’entreprises sur dix avouent leur inquiétude au regard de la situation économique en France.
C’est à peu près le même résultat que celui rapporté en mai 2014. Parmi ces chefs d’entreprise, 39 % se disent très préoccupés, ce qui représente 16 points de plus par rapport à celui du baromètre de 2009. Par ailleurs, 55 % des chefs d’entreprise sont inquiets sur les conséquences sur leurs activités dans les prochains mois (soit 4 points de plus qu’auparavant). Les secteurs d’activité les plus concernés par ces craintes sont le BTP et les sociétés employant entre 100 et 250 salariés, ainsi que les entreprises du Nord-Est.
Les dirigeants confient que la difficulté est surtout liée au recul du chiffre d’affaires, un recul qui continue sa croissance (+3 points). D’un autre côté, on note une baisse des prix appliqués par les fournisseurs par rapport à ceux relevés trois ans plus tôt, soit dix points en moins par rapport à 2010 et neuf points en moins par rapport à mai 2014. Quant aux soucis liés au financement ou à la trésorerie, on observe une petite hausse (+3 points).
Ainsi, 66 % des chefs d’entreprise s’inquiètent d’une remise en question du CICE dans les prochains mois. Cette préoccupation est plus accentuée chez les entreprises du BTP, les communes rurales et les entreprises de service.
Bien que certains dirigeants ne comprennent pas ce CICE, le dispositif a été approuvé et les chefs d’entreprises commencent à voir les effets bénéfiques de cette mesure sur leur état financier. D’après Jacky Lintignat, Directeur Général de KPMG, les chefs d’entreprise craignent encore plus la remise en question du CICE que la situation économique pour laquelle le baromètre affiche un taux record depuis 2009.
Recul des besoins en financement et un contexte économique défavorable pour l’obtention de crédit
Près de la moitié des dirigeants d’entreprises (47 %) ressentent les effets négatifs du contexte économique actuel. C’est 16 % de plus comparé aux données antérieures (+ 8 points). D’autre part, deux tiers des dirigeants d’entreprises (moins qu’auparavant) avouent avoir besoin d’un recours à au moins un financement. Un même pourcentage déclare avoir besoin de financer l’exploitation.
Pour financer les investissements, les crédits pour l’entretien ou le remplacement de l’exploitation ont été réduits, de même que les crédits sollicités pour des investissements dans les équipements (parc automobile, matériels informatique, etc…). Cependant, on note quelques points positifs en matière de crédit : les recours au crédit dans le domaine du développement-achats-fusions d’entreprises a augmenté (+6 points), de même que les crédits alloués à l’innovation (+2 points).
Néanmoins, ces restrictions en matière d’investissement en raison des obstacles dans le domaine bancaire sont toujours élevées. En effet, plus d’un tiers des chefs d’entreprise freinent leur demande de financement bancaire car il est de plus en plus difficile d’obtenir des crédits.
Presque trois-quarts des chefs d’entreprise subissent au moins une restriction bancaire
Environ 74 % des gérants de PME déclarent subir au moins un mesure de restriction bancaire. Ce chiffre est juste légèrement élevé par rapport à mai 2014, mais cela varie selon la taille de la société, le pourcentage le plus important étant celui des petites entreprises (entre 10 et 19 salariés).
Devant ces obstacles liés aux mesures prises par le secteur bancaire, les chefs d’entreprise envisagent de se pencher que les conditions des concurrents, chez qui nt constate davantage de stabilité. 35 % d’entre eux pensent revoir leurs lignes de crédit.
Plus de 90 % des dirigeants de sociétés voudraient que les règlements sur les durées de travail évoluent. Dans cet environnement économique qui soulèvent toutes les inquiétudes, la polémique tourne à présent autour de la fameuse réglementation sur les 35 heures hebdomadaires de travail. Neuf dirigeants d’entreprises sur dix souhaiteraient que ces règles évoluent. Environ 42 % d’entre eux estiment qu’il serait mieux d’assouplir ces règles en fonction de chaque cas.
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