Travail en hauteur : les mesures de sécurité indispensables
Dès lors qu’un travailleur doit opérer sans que ses pieds ne touchent le sol, on peut le qualifier de travailleur en hauteur. Il est alors important de renforcer sa sécurité et cela passe aussi bien par les mesures de sécurité collectives que par les mesures de sécurité individuelle sans oublier les assurances. Voici ce qu’il faut retenir sur ces métiers à risques de chute.
Les risques liés au travail en hauteur
Le principal risque lié au travail en hauteur est la chute pouvant être fatale au travailleur.
Les acteurs du BTP sont les plus exposés, mais il n’y a pas qu’eux. En effet, d’autres métiers nécessitent une intervention en hauteur tels que l’élagage, le ramonage, le lavage de vitre, le démoussage, le déneigement, la peinture, la mise en place de bâches et panneaux publicitaires, …
Tous ces professionnels s’exposent au quotidien à des risques de chute de hauteur et ce, même lorsqu’ils doivent intervenir à titre temporaire. D’ailleurs, qu’il s’agisse d’une intervention temporaire ou régulière, les mesures de sécurité comme le harnais de sécurité restent de mise et se doivent toujours d’être performantes.
Les situations à risques de chute de hauteur
Au sein d’une entreprise, de nombreuses situations peuvent exposer les employés à des chutes de hauteur dont les plus courantes sont :
- le travail en hauteur : cela concerne tous les travaux devant être réalisés sans que l’on ne touche le sol et principalement, ceux réalisés à plusieurs mètres au-dessus du sol.
- le travail à une hauteur jugée faible : il faut savoir que de nombreuses chutes de hauteur se font du haut d’une échelle ou d’escabeaux. Ces plateformes que l’on a tendance à sous-estimer peuvent effectivement engendrer des accidents, plus ou moins graves
- le travail près d’une falaise, d’une fouille, … Dans ce contexte, le travail en lui-même n’est pas réalisé en hauteur, mais près d’une source pouvant engendrer une chute de hauteur
La procédure pour réduire les risques de chute de hauteur
Comme tous les risques au sein de l’entreprise, la procédure à suivre reste la même puisqu’elle repose sur les principes de prévention établis par le Code du Travail. Dans les détails, on retrouve quatre grandes étapes à savoir :
- Suppression du travail en hauteur : cela vise à éviter les risques donc si cela est possible, l’entreprise doit chasser tout travail à faire en hauteur en privilégiant le travail au sol.
- Mise en place d’équipements permanents de sécurité : quand la suppression du travail en hauteur s’avère impossible, il faudra installer des équipements permanents pour que les travailleurs puissent accéder facilement et en toute sécurité à leur zone de travail en hauteur. Il peut s’agir d’escaliers, de plateformes de travail, de passerelles, de garde-corps, …
- Mise en place de système de protection collective : quand la mise en place d’installations permanentes de travail ne peut être envisagée, il faut prévoir des équipements de protection collective à utiliser à titre temporaire. Il peut s’agir d’échafaudages, d’appareils de levage, de PIR, de plateformes de travail suspendues, …
- Mise à la disposition des travailleurs d’équipements de protection individuelle (EPI) : quand toutes les étapes précédentes ne peuvent être mises en œuvre, l’employeur a l’obligation de fournir des EPI de travail en hauteur à ses employés. Il est essentiel, voire vital, de choisir les bons EPI pour chaque travailleur et pour chaque situation afin d’optimiser la sécurité. On pourra alors utiliser des harnais de sécurité, des systèmes d’arrêt de chute, des points d’ancrage, … Quel que soit l’équipement souhaité, il est important de former et d’entraîner les travailleurs à leur manipulation et utilisation.
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Les principaux facteurs à retenir dans le cadre d’un travail en hauteur
Pour conscientiser les travailleurs quant aux risques de chute de hauteur, il est indispensable qu’ils comprennent les dangers auxquels ils sont exposés. Il y a bien sûr la chute, mais pour l’éviter au maximum, il existe certains facteurs qu’il ne faut pas ignorer. Ce sont :
le facteur de chute :
Ce terme définit le degré de gravité d’une chute. Il faut effectivement retenir que ce ne sont pas toutes les chutes qui sont fatales, mais seulement celles dont le facteur de chute est supérieur ou égal à 0, 3. Pour obtenir ce chiffre, il faut diviser la hauteur de la chute par la longueur de la liaison.
Afin de ne pas dépasser ce seuil, il faut penser à :
- positionner le point d’ancrage assez haut, idéalement au-dessus de la tête du travailleur de sorte à ce que la longe soit tendue. Le risque de chute libre est alors minime. Quand le point d’ancrage se situe à hauteur de poitrine de l’opérateur, la chute libre peut atteindre une fois la longueur de la liaison et quand il se situe à hauteur des pieds, la chute libre peut atteindre jusqu’à deux fois la longueur de la liaison.
- établir une distance de freinage plus importante
l’effet pendulaire :
Egalement appelé effet pendule, cela se traduit par le risque de balancement auquel le travailleur peut être exposé au cours d’une chute. Dans ce mouvement de balancement, il peut effectivement entrer en collision avec des obstacles plus graves encore.
Pour réduire l’effet pendulaire, il faut :
- placer le point d’ancrage au-dessus de la tête du travailleur
- garde un angle inférieur à 30° entre le point d’ancrage et le système antichute
le tirant d’air :
Ce terme se réfère à la distance qui existe entre le sol et le point d’ancrage. Il donne lieu à deux variantes à savoir :
- le tirant d’air disponible qui se définit par la distance existante entre la plateforme de travail de l’opérateur et l’obstacle le plus proche.
- le tirant d’air requis : c’est la distance minimale requise entre la plateforme de travail et l’obstacle le plus proche afin qu’en cas de chute, le risque de collision soit minime. Pour l’obtenir, il faut additionner la longueur de la longe, l’extension de l’absorbeur d’énergie, le poids de la personne et la distance minimale de sécurité qui est fixée à 1 m
Les assurances pour les travaux en hauteur
Vu les dangers auxquels les travailleurs en hauteur sont exposés, certaines compagnies d’assurance leur proposent des contrats spécifiques que l’on désigne par couvertures complètes pouvant garantir les dommages avant, en-cours et après travaux ou par garanties dommages après prestations et obligation d’assurance construction. On distingue différents contrats :
- l’assurance responsabilité civile exploitation (RCE) : cette dernière couvre les dégâts causés à des tiers, aux clients et aux salariés dont ceux travaillant en hauteur.
- l’assurance responsabilité civile professionnelle (RC pro) : elle couvre les conséquences pécuniaires relatives aux dommages matériels, immatériels et corporels occasionnés par les prestations de l’entreprise. Si des chutes de hauteur surviennent dans le cadre des activités de l’entreprise, la RC pro va couvrir les dommages occasionnés aux travailleurs. Elle est obligatoire pour les professions libérales.
- l’assurance responsabilité civile décennale : obligatoire pour les entreprises du BTP, elle couvre les réparations et les dommages qui peuvent survenir au niveau d’une construction durant une période de 10 ans après la réception des travaux. Si des chutes de hauteur surviennent lors de ces réparations, cette assurance couvre les dommages occasionnés.
Globalement, ces trois types d’assurance travail en hauteur vont couvrir les travaux acrobatiques, les travaux réalisés dans des zones difficiles d’accès à la corde, les travaux d’inspection, les travaux de protection, les travaux de confortement, …