Sécurité sociale : la chasse aux actes médicaux inutiles est ouverte

5/5 - (1 vote)

 

Les caisses de la Sécurité sociale sont déficitaires depuis 2002. De nombreuses mesures ont alors été proposées pour réduire le déficit surtout concernant l’assurance maladie qui d’année en année, ne cesse d’augmenter. Ainsi, pour dégager l’objectif de 10 milliards d’euros d’économies d’ici en 2017, la chasse aux actes inutiles a été lancée le 7 octobre dernier.

Stop au gaspillage

D’après un sondage réalisé pour la Fédération hospitalière de France en 2012, seuls 72 actes médicaux sur 100 étaient pleinement justifiés. Le sondage a été réalisé auprès de 800 médecins et c’est ce qui a alerté Marisol Touraine. Ces actes inutiles et redondants concernent tous les postes allant de la chirurgie aux simples examens cliniques et même les prises de sang. Pour éviter ce gaspillage qui représente un manque à gagner énorme pour la Sécurité sociale, la chasse est désormais ouverte.

Soins medicaux

Des manques à gagner considérables

Selon le sondage, les manques à gagner s’élèvent à :

  • 2, 5 milliards d’euros en ce qui concerne les actes inutiles ou redondants et la consommation inadaptée de médicaments
  • 59 millions d’euros en ce qui concerne l’IRM : selon la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés, 61 % de ceux qui ont bénéficié d’IRM des os et des articulations n’en avaient pas réellement besoin. De plus, une simple radiographie, qui est d’ailleurs moins chère que l’IRM, aurait pu suffire pour établir des diagnostics de lésions osseuses.
  • 60 millions d’euros concernant les différentes analyses biologiques : on se demande par exemple pourquoi avant chaque intervention chirurgicale, on demande à une personne de refaire des analyses alors que les résultats sont immuables dans le temps et ce, malgré une éventuelle transfusion sanguine. De même, pourquoi on demande à des personnes qui ne présentent aucun symptôme de faire des examens de la thyroïde.

Cette chasse aux actes inutiles aura alors pour but de dévoiler tous ces examens inutiles et redondants et de les éliminer pour renflouer les caisses de l’assurance maladie.

Un processus difficile à mettre en œuvre

Même si la mesure paraît simple, ce n’est qu’une apparence selon Claude Le Pen. D’après lui, chasser les actes inutiles est plus difficile à résoudre puisqu’il n’y a pas de formule précise pour savoir s’il s’agit d’un acte redondant ou inutile. Il rappelle d’ailleurs que vivant dans une société où la précaution tient une place prépondérante, éliminer les actes médicaux aussi inutiles soient-ils n’est pas simple. De plus, si les médecins prescrivent tel ou tel examen, c’est aussi pour éviter une éventuelle erreur de diagnostic sans oublier qu’ils tirent leurs revenus de ces actes utiles ou inutiles.

Le cas de la cataracte

Considérée comme l’acte chirurgical le plus pratiqué en France, le nombre d’opérations de la cataracte peut varier considérablement d’un département à l’autre. Celle différence repose principalement sur deux facteurs :

  • la densité des ophtalmologues
  • l’âge de la population

Ainsi, on a pu remarquer que dans les régions à forte densité d’ophtalmologues ou abritant des centres de chirurgie de la cataracte, le taux d’opération est plus élevé. Peut-on toutefois dire qu’il s’agit-là d’un acte inutile ? Et selon quels critères peut-on dire si oui ou non, cet examen, cette chirurgie, cette prescription médicamenteuse, … est utile ou pas ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *