Assurance vie : l’euro-croissance en mauvaise posture
Lancée en 2014, l’assurance vie euro-croissance est un nouveau contrat d’assurance vie qui permettrait à l’épargnant de jouir d’un meilleur rendement, d’une garantie pour son capital et d’une fiscalité avantageuse en cas de succession ou de rachat. Malgré les atouts dont elle se pare, cette nouvelle forme d’assurance a toutefois du mal à trouver preneur et c’est le constat que François Villeroy de Galhau a fait part à Manuel Valls. Pour tenter de redresser la barre, François Villeroy suggère quelques efforts à faire.
L’euro-croissance : en-dessous des espérances
Lorsque l’euro-croissance a été lancée, on espérait un objectif équivalent à l’investissement de 130 milliards d’euros, mais le constat en est très loin : 100 millions d’euros par mois. Selon l’étude qu’a menée François Villeroy de Galhau, le stock de la nouvelle assurance vie est de 1, 5 milliard d’euros alors que les assurances-vie s’élèvent à 1 600 milliards d’euros en France.
Pourquoi une telle différence ?
Pour François Villeroy, cette différence s’explique par deux raisons :
- Le manque de commercialisation : en effet, même si l’euro-croissance a été lancée en 2014, rares sont encore les assureurs qui le proposent. Si certains souhaitent attendre la fin de l’année 2015 pour se lancer, d’autres attendent encore plus longtemps
- Les taux bas : l’euro-croissance a été lancée dans une période où les taux étaient très bas. Il n’est donc pas surprenant si aujourd’hui, elle a du mal à rivaliser avec les fonds en euros qui, eux, profitent des placements réalisés quand le taux était plus avantageux
Que faire pour relancer l’euro-croissance ?
Il faut savoir que tout propriétaire d’un contrat d’assurance-vie multisupports peut souscrire un contrat euro-croissance. Le problème c’est que pour les épargnants, le rendement supérieur aux fonds euros que promet l’euro-croissance n’est pas une raison suffisante pour basculer dessus. Voici alors les solutions que François Villeroy de Galhau a proposé au Premier Ministre pour renverser la tendance :
- Lancer une « incitation fiscale » c’est-à-dire faire en sorte que les avantages fiscaux proposés par l’euro-croissance soient meilleurs que ceux des fonds en euros
- Accélérer la baisse de rendement des fonds en euros
- Faire une « mutualisation des réserves latentes » des fonds en euros et des supports euro-croissance. Si aujourd’hui, l’épargnant peut dire au revoir à ses plus-values latentes lorsqu’il retire son argent, la mutualisation lui permettrait d’emporter la performance latente s’il transfère ses actifs des fonds en euros vers un fonds euro-croissance
Pour chacune de ces solutions, François Villeroy de Galhau a un avis bien tranché. Ainsi, en ce qui concerne la première proposition, il pense que le gouvernement ne devrait pas l’adopter puisqu’il est aujourd’hui temps de mettre en place une stabilité discale à court terme. La deuxième proposition est déjà en cours puisque le gouverneur de la Banque de France a déjà incité les assureurs à baisser la rémunération des fonds en euros. Quant à la troisième proposition, elle est plus complexe à mettre en place, mais reste toutefois intéressante.
Plus tôt une décision sera prise, mieux l’euro-croissance se portera
Puisqu’il nous reste la troisième proposition, François de Villeroy de Galhau demande à ce qu’une décision rapide soit prise pour remettre l’euro-croissance sur pied. Soulignons que la redynamisation de cette assurance est le combat de tous puisqu’il a été présenté comme le troisième pilier de l’assurance-vie. Le Premier Ministre lui-même a déjà fait part de sa volonté de renforcer l’euro-croissance.