Assurance scolaire : la réforme Peillon réduit les bénéfices
Alors que la rentrée scolaire est déjà bien entamée, les assureurs craignent encore une nouvelle mauvaise année puisque celle de 2014 n’a pas été des plus réussies et pour cause : la réforme Peillon.
La réforme Peillon
Pour rappel, la réforme Peillon ou réforme des rythmes scolaires a ramené le temps scolaire de quatre jours à quatre jours et demi dont cinq matinées obligatoires et un après-midi pour les activités périscolaires. Elle est entrée en vigueur pour la rentrée scolaire de 2013, mais seulement pour les communes volontaires avant d’être imposée à toutes les écoles françaises à la rentrée 2014.
L’assurance scolaire
Pour l’année 2015, souscrire une assurance scolaire pour vos enfants n’est pas obligatoire s’il s’agit d’activités scolaires obligatoires. Ceci signifie qu’une assurance facultative est obligatoire pour les sorties facultatives et les activités périscolaires qui ont lieu en dehors des horaires de classe habituels. Pour savoir quelle formule choisir, pensez au :
- Contrat multirisques habitation ou MRH inclut la responsabilité civile donc les dommages occasionnés par les enfants
- Contrat individuel corporel qui couvre les enfants en cas d’accidents. Vous pouvez le choisir en option si les enfants sont déjà couverts par le MRH des parents
De ce fait, pour que votre enfant soit protégé, le mieux est de choisir une formule qui inclut la responsabilité civile et l’individuelle corporelle.
Une nouveauté qui fragilise la rentabilité technique de l’assurance scolaire
Testée pour la première fois par toutes les écoles françaises en 2014, la réforme des rythmes scolaires est déjà bien assimilée pour la rentrée 2015. Si pour les enfants, la demi-journée de plus leur permet de bien assimiler les cours, pour les assureurs, cette demi-journée leur coûte plus qu’ils ne le pensaient. En effet, pour eux, la mise en place de la réforme Peillon signifie augmentation de la sinistralité de l’assurance scolaire comme le prouve les résultats techniques de l’année 2014.
Un ajustement des tarifs
Pour faire face à cette sinistralité qui augmente, la MAE, leader sur ce segment, a décidé d’ajuster ses tarifs allant de 9, 90 € à 11 € soit une augmentation de 11, 1 %. Selon les assureurs, les postes qui pèsent le plus sur leurs bénéfices sont le dentaire et la lunetterie. Ainsi, en 2014, 55, 4 % du dentaire étaient des accidents contre 67, 6 % à l’école élémentaire. Pour combler les pertes, les compagnies ont dû utiliser leurs produits financiers, mais cela ne peut durer éternellement.
Une rude concurrence sur ce secteur
Malgré l’évolution de la sinistralité due à la mise en place de la réforme Peillon, la concurrence est rude sur cette niche et il y a de quoi puisque ce marché est estimé à environ 200 millions d’euros de primes. Face à ses concurrents, la MAE s’en sort plutôt bien puisqu’il voit son portefeuille client étoffer d’année en année. Edgard Mathias, président de la MAE a tenu à apporter une précision quant au mode de souscription de ses contrats d’assurance scolaire. Selon ses dires, plus de 800 000 contrats ont été bouclés sur le net et environ 2, 2 millions par tacite reconduction ou auprès de ses agences.